Apparition des robinets

L’apparition des robinets fut remarquée pour la première fois en Lutèce. La Lutèce est une ville construite sur l’ile de la Cité et la rive gauche de la seine. Elle était dotée d’un important établissement thermal et de deux autres petits établissements. Cette ville disposait donc d’une source considérable d’eau.

Cette source était importante au point où sa petite population estimée à cette époque à 10.000 habitants, avait droit à une ration d’eau quotidienne d’environ 2000 m3 d’eau. À cette époque, même les habitants de Paris ne recevaient pas une quantité aussi importante en eau. Ceux-ci n’ont pu avoir ce privilège qu’autour des années 1878.

Un tel résultat en Lutèce a été rendu possible grâce aux Romains. Ces derniers avaient eu l’idée ingénieuse de recueillir les sources de Rungis et de Wissous qui se rencontraient dans le bassin formant la tête de l’aqueduc à une dimension de 64 mètres d’altitude. Cet aqueduc traversait la vallée de la Bièvre via un pont à arcades de 300 mètres pour atterrir en Lutèce en passant par la rue de Saint-Jacques.

Pour parvenir à leurs fins, les Romains avaient mis en place un système dans lequel un canal en béton entouré de dalles de pierre faisait circuler l’eau en direction des courbes de niveau. Ces courbes s’étendaient sur une distance de 16 km et suivaient une montée de 45cm/km. L’eau à sa sortie de l’aqueduc retombait dans un bassin de départ et débouchait sur un second bassin doté de trois compartiments.

Ce bassin transite cette eau à travers plusieurs conduites d’eau, chacune conçue pour un objectif fixe. En effet, certaines de ces conduites étaient conçues pour approvisionner les thermes. D’autres étaient destinées à remplir les fontaines et d’autres réservoirs.

Ainsi naissait le tout premier château d’eau en Lutèce. Par la suite, plusieurs constructions d’aqueduc se sont succédé avec près de 247 châteaux d’eau. Parmi ce lot, on distingue l’aqueduc de Nîmes doté d’un monument gigantesque décoré de colonnes et de statues dont une partie a été détruite en 1865.

C’est donc pendant la période romaine qu’a vraiment débuté l’histoire de la robinetterie avec l’avènement des vannes et des robinets. Depuis lors, ces vannes et robinets n’ont eu de cesse de connaitre des améliorations durant les siècles qui ont suivi cette époque. En effet, la robinetterie romaine a été la technique la plus avancée de toute l’antiquité en la matière.

Le robinet autrefois conçu par les romains, était doté d’un boisseau ouvert et fabriqué en bronze. Il était assez unique. On l’appelait robinet à tournant et il garantissait une maitrise parfaite de la pression de l’eau au niveau des points de puisage.

Le robinet à tournant était présenté sous une forme conique ou cylindrique et fonctionnait sans graisse. Il comportait également une ouverture inférieure bouchée par un disque soudé et une tête au sommet qui représentait la manette. Ce robinet était utilisé de façon manuelle ou avec une clé.

Après ce fut le tour de l’Ostie et de la Pompéi de fabriquer divers types de robinets de taille moins imposante que ceux des Romains, tout en adaptant la technicité romaine à leur propre savoir-faire. Ainsi en Pompéi, les archéologues ont découvert un atelier de plomberie construit en pierre avec des marteaux, des limes, des tenailles, des scies et des résidus d’alliages en plomb, en fer et en cuivre.

Par ailleurs, vous ne le savez peut-être pas, mais Plombarius était le nom du principal travailleur de plomb. Il était spécialisé dans la conception des conduites en plomb, leur raccordement, leur soudure et la fixation des robinets fabriqués en bronze. C’est de là que dérive le terme Plombier.

En outre, au fil des ans, on a assisté au perfectionnement des méthodes de fabrication des robinets. Cela a donné naissance au robinet moderne comme le mélangeur, le mitigeur, le mitigeur thermostatique, le robinet automatique avec détecteur ou infrarouge, le robinet mural, le robinet à douchette, etc.